Études de cas

Kling 2.6 vs Veo 3.1 : notre analyse sans filtre pour la création vidéo IA

6 MIN
December 5, 2025

Depuis l’arrivée de Kling 2.6, un refrain tourne en boucle : « Kling a enterré Veo 3.1 ».
La formule est séduisante. La réalité, beaucoup moins.
Chez HEYIA Studio, on teste ces modèles au quotidien sur des productions variées, pour nos clients comme pour nos formations. Et les résultats montrent un paysage bien plus nuancé qu’un KO technique.

Nous avons comparé les deux modèles sur cinq scènes émotionnelles complexes : fou rire, crise de nerfs, larmes, tension profonde, lip-sync serré. Des contextes où les modèles se dévoilent vraiment.

Voici une analyse complète, enrichie par les retours des créatifs qui utilisent ces outils tous les jours.

1. Qualité et stabilité : deux modèles, deux personnalités

Kling 2.6 impressionne par ses moments de grâce.
Quand il “touche juste”, il produit des expressions d’un réalisme parfois dérangeant. C’est souvent le modèle qui pousse le plus loin les micro-variations du visage, les émotions fines, les transitions internes. Et sur certaines animations spécifiques (objets, stop motion, mouvements de caméra), il peut surpasser Veo.

Mais cette performance a un prix : l’irrégularité.
Kling génère des pépites… entourées de tentatives moins convaincantes, parfois avec des artefacts ou des hallucinations labiales. Pour obtenir une scène exploitable, il faut davantage d’essais, de temps et d’ajustements.

À l’inverse, Veo 3.1 brille par sa constance.
Moins spectaculaire par moments, mais fiable.
Dans nos tests, Veo gagne trois scènes sur cinq, principalement grâce à sa stabilité émotionnelle, son acting plus contrôlé et une meilleure gestion globale de la cohérence.

Cette différence de philosophie crée un vrai dilemme créatif :

  • Kling pour les “pics” de qualité.
  • Veo pour la régularité et la prévisibilité.

2. Le lip-sync : un terrain encore imparfait pour tous

Le lip-sync est le sujet où les retours terrain convergent : aucun des deux modèles n’est parfaitement exploitable sans post-production.

  • Kling semble parfois gérer mieux les micro-mouvements du visage et la synchronisation labiale lorsqu’on anime un même personnage sur une même scène.
  • Veo reste plus stable, mais peut produire un acting trop neutre si le prompt n’est pas assez précis ou trop “sage”.

Dans tous les workflows professionnels sérieux, la réalité est simple :
un passage par des outils spécialisés (Weavy, ElevenLabs Voice Changer, etc.) reste indispensable pour obtenir une voix cohérente et propre.

Le modèle vidéo ne fait qu’une partie du travail.
Le résultat final dépend du pipeline complet.

3. Rapidité d’itération : la variable la plus sous-estimée

C’est la dimension que la majorité des “comparatifs viraux” oublient, alors que c’est celle qui détermine 80 % du workflow d’un studio.

  • Veo 3.1 génère 4 variations en moins d’une minute.
  • Kling 2.6 met 2 à 4 minutes pour une seule vidéo.

En production, cette différence n’est pas marginale.
Sur une journée de travail, elle se transforme en dizaines de versions supplémentaires, de tentatives exploratoires, d’angles créatifs testés.
C’est ce qui permet d’itérer vite, de valider une intention, de changer un acting ou de corriger une émotion sans perdre une demi-heure.

Sur ce terrain, Veo reste largement devant.

4. Coût et volume : une réalité très concrète pour les studios

Le calcul est simple :

  • Google Pro (~22 €) ≈ 100 vidéos de 8 secondes
  • Kling (~30 €) ≈ 30 vidéos de 10 secondes

Autrement dit :
Veo permet trois fois plus d’essais pour un budget équivalent.

Pour un utilisateur occasionnel, ce n’est peut-être pas un sujet.
Pour une équipe créative ou une production récurrente, c’est un facteur décisif.

5. Ce que disent les créatifs : un match selon les usages, pas un vainqueur absolu

Les échanges autour de ce comparatif montrent une tendance claire :

• Les usages spécialisés redistribuent les cartes

Pour des styles précis (stop motion illustré, animations d’objets, patterns très artistiques), Kling peut surpasser Veo.
Pour du réalisme émotionnel constant, Veo reste globalement plus fiable.

• Le format d’export reste un handicap pour Veo

Son absence de HD ou 2K limite certains cas d’usage.
Si Veo 4 améliore les résolutions, le rapport de force pourrait changer brutalement.

• La qualité du prompt influence fortement les résultats

Il ressort des retours terrain que :

  • Veo accepte mieux les prompts longs ou “à la française”.
  • Kling réagit mieux à une écriture plus concise, plus anglophone, parfois plus subtile.
    Un même prompt ne fonctionne donc pas de manière identique sur les deux modèles.

• Aucun modèle n’est prêt pour un lip-sync 100 % natif

Les workflows professionnels intègrent encore systématiquement un outil audio externe.

Notre conclusion

Ce comparatif le montre :
Kling 2.6 n’enterre rien ni personne. Et Veo 3.1 n’est pas dépassé.

Les deux modèles sont puissants.
Les deux ont des angles morts.
Les deux sont complémentaires selon le style recherché.

Mais pour une production régulière — stabilité, vitesse, volume, coûts — Veo 3.1 garde un avantage solide.

Kling 2.6, lui, apporte le grain de folie, le réalisme surprenant, les éclats qui font lever un sourcil.
Il devient un outil parfait en complément, un “booster” pour des séquences précises ou des emotions difficiles.

Et une chose est certaine :
le duel ne fait que commencer.
Veo 4 arrive. Kling 3 aussi.
Les écarts vont encore bouger, les workflows vont muter, et notre manière de créer va continuer à se transformer mois après mois.

Chez HEYIA Studio, on suit tout ça de très près pour adapter nos formations, nos productions et nos méthodes.
Comme toujours : pragmatisme, tests réels, pipelines éprouvés.

Article écrit par
Yoni Attlan
Co-founder & Directeur Artistique

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